AVANT-PROPOS
Il n'y a en réalité pas d'échange dans un échangeur de chaleur, mais uniquement un transfert de chaleur entre deux fluides, par conduction à travers une surface de contact, sans mélange des fluides. Le fluide le plus chaud donne de la chaleur au fluide le plus froid, mais celui-ci ne lui donne rien en retour.
Ballon-échangeur SAUNIER-DUVAL
pour production ECS
Echangeur à plaques ECS
de chaudière murale
Aérotherme à eau
EMAT
Echangeur à plaques
CHAROT
Corps de chauffe
chaudière murale e.l.m. Leblanc
Echangeur tubulaire coaxial LEMASSON
( production ECS thermodynamique instantanée )
Echangeur à tubes et calandre
pour réseau urbain
( BASCO - API HEAT TRANSFER)
Dans le domaine du chauffage et de la climatisation, on rencontre de nombreux échangeurs de chaleur de toutes sortes : échangeurs à plaques ECS et solaires, ballons-échangeurs, tous les émetteurs de chaleur (aérothermes, radiateurs ... ), batteries chaude et froide de CTA (Centrale de Traitement d'Air), condenseurs et évaporateurs de PAC (Pompe à Chaleur), etc ...
REMARQUE : Les chaudières sont aussi des échangeurs de chaleur, dans lesquelles la chaleur des fumées de combustion est transférée à l'eau de chauffage
La manière la plus simple de fabriquer un échangeur de chaleur est de monter deux tubes l'un dans l'autre.
Si on fait circuler de l'eau entrant à 80°C dans le 1er tube, et de l'eau entrant à 20°C dans le 2nd tube, il y a alors transfert de chaleur de l'eau la plus chaude vers l'eau la plus froide.
Ci-dessus, les deux fluides circulent dans le même sens. C'est un " échangeur à co-courants ".
Même si on rallongeait les deux tubes à l'infini, la température de sortie du fluide 2 sera au maximum égale à la température de sortie du fluide 1.
Considérons que les deux fluides sont de l'eau.
La puissance que le fluide 1 transmet au fluide 2 est : P1 = q1 x 1,16 x ( T°e1 - T°s1 )
La puissance que le fluide 1 transmet au fluide 2 est : P2 = q2 x 1,16 x ( T°s2 - T°e2 )
Les pertes sont souvent négligeables dans un échangeur de chaleur ( η ≈ 100 % ).
Si on néglige les pertes de chaleur de l'échangeur, alors on peut dire que :
P1 = P2
A débits identiques ( q1 = q2 ), alors l'élévation de température du fluide 2 va égaler la chute de température du fluide 1 :
T°s2 - T°e2 = T°e1 - T°s1
On pourrait rallonger les deux tubes à l'infini pour améliorer le transfert de chaleur,
on obtiendra dans le meilleur des cas les deux températures de sortie toutes les deux égales à la moyenne des températures d'entrée :
T°s2 = Ts1 = ( T°e1 + T°e2 ) ÷ 2
donc T°s2 = (80 + 20 ) ÷ 2 =
50°C pour l'exemple ci-dessus
Cette fois, les deux fluides circulent en sens inverse. C'est un " échangeur à contre-courants ".
En considérant toujours les pertes comme négligeables ( η ≈ 100 % ), si on rallongeait les deux tubes à l'infini, la température de sortie du fluide 2 parviendrait à égaler la température d'entrée du fluide 1 :
T°s2 = T°e1
donc T°s2 pourrait atteindre les 80°C dans
notre exemple
Ce n'est possible qu'en théorie, mais dans ce cas-là le transfert de chaleur serait parfait, le fluide 1 aurait donné le maximum de chaleur qu'il lui était possible de donner au fluide 1.
On parle alors d'efficacité maximale : ε = 100 %
En conclusion, pour obtenir un meilleur transfert de chaleur entre les deux fluides, il est toujours préférable de faire fonctionner l'échangeur de chaleur à contre-courants.
Prenons un échangeur de chaleur fonctionnant à contre-courants, traversé par deux fluides de même nature, de l'eau.
Calculons le rendement de l'échangeur de chaleur, d'après les valeurs relevées ci-dessus.
Rappel : η = Pu ÷ Pa
Pa, la puissance absorbée par l'échangeur, correspond à P1, la puissance perdue par le fluide 1 dans l'échangeur.
Pu, la puissance utile restituée par l'échangeur, correspond à P2, la puissance récupérée par le fluide 2 dans l'échangeur.
Pu = P2 = q2 x 1,16 x ( T°s2 - T°e2 ) = 600 x 1,16 x ( 54 - 10 ) = 30 624 Watts = 30,6 kW
Pa = P1 = q1 x 1,16 x ( T°e1 - T°s1 ) = 600 x 1,16 x ( 80 - 35 ) = 31 320 Watts = 31,2 kW
η = Pu ÷ Pa = 30 624 ÷ 31 320 = 0,978
Le rendement de l'échangeur de chaleur est de 97,8 %.
Il y a moins de 3 % de pertes.
Contrairement au rendement, l'efficacité n'a rien à voir avec les pertes de chaleur de l'échangeur.
L'efficacité peut être médiocre avec un très bon rendement.
L'efficacité permet de comparer la puissance réellement transférée dans l'échangeur avec la puissance maximale qui pourrait être transférée si cet échangeur était à contre-courant et de longueur infinie.
Puissance réellement transférée dans l'échangeur = P1
P1 = q1 x 1,16 x ( T°e1 - T°s1 ) = 600 x 1,16 x ( 80 - 35 ) = 31 320 Watts = 31,2 kW
Puissance de transfert maximale théorique = q2
x 1,16 x ( T°e1 - T°e2 )
= 600 x 1,16 x ( 80 - 10 ) = 48 720 Watts = 48,7 kW
ε = P1 ÷ Puissance de transfert maximale théorique
= 31 320 ÷ 48 720 = 0,643
L'efficacité de l'échangeur de chaleur est de 64,3 %.
L'échangeur de chaleur permet de transférer 64,3 % de la puissance que pourrait transférer dans les mêmes conditions un échangeur de chaleur à contre-courants avec une surface de contact infinie.
Cela n'empêche pas l'échangeur d'avoir un rendement de 97,3 %,
avec moins de 3% de pertes
EFFICACITÉ à débits égaux et fluides identiques
A débits égaux et fluides identiques, l'efficacité peut se déterminer par mesures de températures.
ε = ( T°e1 - T°s1 ) ÷ ( T°e1 - T°e2 )
PERFECTIONNEMENT - POURSUITE D'ÉTUDE
Prenons un échangeur de chaleur traversé cette fois par deux fluides différents, circulant à des débits différents.
La puissance réellement transférée peut se calculer indifféremment côté chaud ou côté froid, à partir du débit, de la chaleur massique et de l'écart de température du fluide entre son entrée et sa sortie de l'échangeur :
P1 = q1 x c1 x ( T°e1 - T°s1 ) = P2 = q2 x c2 x ( T°s2 - T°e2 )
La Puissance de transfert maximale théorique dépend de la capacité du fluide 2 à absorber toute la chaleur transportée par le fluide 1.
Si q2 x c2 > q1 x c1 , le fluide 2 a plus de capacité à transporter la chaleur que le fluide 1, elle pourrait en théorie absorber toute la chaleur que le fluide 1 lui apporte.
Puissance de transfert maximale théorique =
q1 x c1 x ( T°e1 - T°e2
)
L'efficacité est donc :
ε = q1 x c1 x ( T°e1 - T°s1 ) ÷ q1 x c1 x ( T°e1 - T°e2 )
ε = ( T°e1 - T°s1 ) ÷ ( T°e1 - T°e2 )
Elle se calcule donc de la même façon que lorsque les deux fluides sont de même nature et possèdent le même débit.
Si q2 x c2 < q1 x c1 , le fluide 2 ne peut pas absorber toute la chaleur que le fluide 1 pourrait en théorie lui fournir.
Dans ce cas, la puissance de transfert maximale théorique d'un échangeur parfait, à surface de contact infinie, serait moindre.
Puissance de transfert maximale théorique =
q2 x c2 x ( T°e1 - T°e2
)
L'efficacité est donc le rapport de ce qu'absorbe réellement le fluide 2 par ce qu'il pourrait absorber, avec un échangeur parfait, à surface de contact infinie :
ε = q2 x c2 x ( T°s2 - T°e2 ) ÷ q2 x c2 x ( T°e1 - T°e2 )
ε = ( T°s2 - T°e2
) ÷ ( T°e1
- T°e2 )
L'efficacité d'un échangeur peut varier en fonction :
- de S , la surface de contact entre les deux fluides, en mètre carré ( m² )
- de U , le coefficient de transfert thermique, en watts par mètre carré Kelvin ( W / m² . K )
- de ΔTm , l'écart de température moyen entre les deux fluides, en Kelvin ( K )
ou en degré Celsius (°C)
Il est alors possible de calculer la puissance échangée entre les 2 fluides à partir de ces caractéristiques :
P = U x S x ΔTm
Il est très compliqué de déterminer calculer ΔTm dès que les deux fluides ne
sont plus de même nature ou de même débit.
Mais cette formule a le mérite de mettre en évidence l'importance d'avoir la surface d'échange la plus grande possible, ainsi que le coefficient thermique le plus élevé.
L'échangeur à plaques peut augmenter sa surface d'échange proportionnellement aux nombres de plaques utilisées.
De plus, l'épaisseur réduite au minimum de ces plaques augmentent le coefficient de transfert thermique entre les deux côtés de la plaque.
Ce sont pour ces 2 raisons qu'un échangeur à plaques est plus efficace que l'échangeur
tubulaire d'un ballon-échangeur d'ECS, et produira alors l'ECS plus rapidement.
REMARQUE : Cette formule est exactement la même que l'on utilise pour déterminer les déperditions thermiques à travers une paroi ( transfert thermique entre l'intérieur et l'extérieur d'un logement ).